Une gencive noirâtre ? Penser au mélanome - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Le mélanome malin est le cancer le plus agressif des cancers cutanés car il a un très fort pouvoir métastatique. La localisation endobuccale est très rare. Sa découverte se fait souvent au stade tardif conférant un pronostic toujours sombre. Nous rapportons un cas de mélanome palatin au stade métastatique.
Observation |
Il s’agit d’une femme âgée de 43 ans, agricultrice, qui présentait depuis cinq mois, une tuméfaction endobuccale et latérocervicale gauche associée à une dyspnée de repos. Elle prenait régulièrement du tabac à chiquer et présentait depuis quatre ans des gencives noirâtres. L’examen endobuccale montrait une tuméfaction noirâtre de 5cm de grand axe, localisée au niveau de la voûte palatine, non hémorragique associée à des spots satellites en regard des dents numéros 12 et 24. Des adénopathies ont été palpables dans lé région latérocervicale gauche, adhérentes de 3cm de diamètre. L’examen anatomopathologique du ganglion avait confirmé le mélanome. Le scanner thoraco-abdomino-pelvien avait révélé des adénopathies multiples cervicales, axillaires et médiastinales ; des nodules pulmonaires diffus sur une pleurésie droite abondante et deux nodules hépatiques d’allure secondaire. Le traitement proposé était un traitement palliatif.
Discussion |
Le mélanome de la muqueuse buccale est très rare. En effet seulement 1 % des mélanomes affecte la muqueuse buccale. Elle intéresse surtout les patients âgés entre 40 à 60 ans et se localise préférentiellement au niveau de la région palatine. Le diagnostic est tardif car elle reste longtemps indolore et asymptomatique. La découverte se fait donc habituellement au stade métastatique rendant le pronostic très sombre. Dans notre cas, la patiente aurait déjà présenté les lésions satellites bien longtemps auparavant mais n’a été découverte qu’au stade très avancé avec double métastase pulmonaire et hépatique. Ceci rend le traitement très difficile voire impossible car il s’avère non seulement inefficace mais aussi très coûteux. La prise en charge du mélanome est encore désolante à Madagascar. En effet, c’est une pathologie encore très mal connue par les Malgaches donc l’auto détection est quasi nulle. Le manque de prévention, le coût onéreux du traitement, l’indisponibilité des examens moléculaires et des thérapies ciblées font encore de cette maladie un danger pour la santé publique. Un mélanome endo-buccal très invasif et métastatique comme dans notre cas serait donc fatale.
Conclusion |
Le mélanome endobuccal est une tumeur très agressive. Notre cas constitue un plaidoyer pour améliorer les moyens préventif et thérapeutique à Madagascar dans la prise en charge du mélanome.
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Vol 145 - N° 4S
P. A25-A26 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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